|
|
||||
|
|
||||
|
286
|
REGISTRES D
|
[i525]
Monsr le Prevost des Marchans après ce a dit : "Mess", Madame mere du Roy, nostre souveraine seigneur et maistre, si tost qu'elle sceust les doloreuses nouvelles, nous fit parlicipans d'icelles et manda qu'elle nous envoyroit nobles personnaiges, ce qu'elle a fait de vous, mess"; et humblement vous mercyons des bonnes parolles que nous avez recitez de par lad. Dame. "
Mons' de Montmorency a recité que : " Madame par ses lettres qu'elle luy a escriptes luy a donné charge soy tenir en ceste ville, et conforter et ayder la Ville en ce qu'il pourra adviser; et qu'elle entend de brief venir par deçà pour donner ordre partout."
Monsr le Prevost a dit que :
"Après les nouvelles eues, incontinent l'on s'employa en devottes processions, tant mess" de la Court de Parlement, dela Chambre des Comptes et autres Corps et Communaultez de la Ville, pour prier Dieu le Createur avoir la personne et l'estat du Roy en bonne recommandation.
n Madame fait deux requestes : l'une de prier Dieu, et à ce a ja esté trés bien encommancé tant par l'eglise que par le peuple; et de s'abstenir de blafemes et vivre en union : nous en sommes tous prestz et délibérez, et ainsy l'avons escript à Madame. Et d'abondant avons deliberé d'envoyer devers elle pour luy exposer et declairer le bon voulloir que la Ville a en l'obbeissance du Roy et de la conservation du Royaume; et luy suppliant que par dehors aux champs elle donnast ordre de garder le peuple d'oppression, et de nostre part dedans la ville y avons encommancé et continuons de jour à autre.
«Plus a dit monsr de Vendosme en allant devers Madame, nous promist d'advertir Madame de faire donner si bon ordre aux champs et mesmement es frontieres que nous serons à seureté en ceste ville; s'il vous plaist, en escriprez encores à Madame pour en avoir memoire'"'."
Et mons' Des Roches a dit : " Que l'ung de ses articles contient que si la Viile
|
||
|
et Des Roches qui venoient de devers elle et auroient lettres à la Ville, lesquelles ilz ont présentées; et ont esté leues en lad. Assemblée en laquelle estoient presens monsr l'archevesque d'Aix, les seigneur de Montmorancy(1' et autres appelez;
"Madame vous salue", et ence disant a presenté ses lettres :
Messieurs,
"Madame mere du Roy, sur toutes femmes la plus dolente après fortune advenue, tout ainsy que en temps de prosperité vous a resjouy des bonnes fortunes quy sont survenues cy devant, aussy des contraires veult avoir recours à vous pour la conforter et conseiller, comme ceulx à quy elle a plénière foy. Elle ne vous demande point d'argent, car, Dieu mercy, elle a deniers pour payer les gens d'armes.
"Elle vous prie que chascun se dispose de vacquer à prieres el oraisons et avoir recours à Dieu. On lit du roy Jehan qui fut prins (2), et estoit lors la prinse plus doloreuse que ceste cy, car les ennemys estoient dedans le Royaume, et par priere depuys les choses furent redressées. Autres exemples a alléguées, [suyvant] lesquelles recours ti Dieu est de merveilleuse et utile importance.
" Ceste ville a beaucoup de gens de bien chef de maison,pour gouverner etconduyre les autres,qu'on n'a point en ce Royaume aucune division : pourquoy tout s'en pourra myeulx porter, et n'avons cause de moins aymer et requerir le Roy que jamays.
«Elle a espoir, par bon moyen qu'elle ne peul encores bien savoir, de le recouvrer dedans brief temps : et à ceste cause vous fait requesle Madame que. viviez en cette esperance. Vous avez bon conseil en ceste ville tant de vous que de la Court de Parlement et autres Corps pour donner bonne ordre à la garde el deffence de ceste ville.
"Et par especial Madame, après la fortune, a donné ordre en Bourgongne,monsr de La Guyche'3' et autres, en maniere qu'elle n'a point doubte d'en advenir mal; d'autre costé', elle paye les gens de guerre. Et ne reste que entre nous vivions en paix et union, et par ce moyen ne nous pourra advenir que bien.»
|
||||
|
|
||||
|
d) Sur ces deux personnages, voy. aux notes de la page 284.
(2) Le roi Jean II le Bon, fait prisonnier à la bataille de Poitiers, 19 septembre 1356. f.i) pjerrei baron de la Guiche (i464-i544), d'une famille d'ancienne noblesse du Charolais.
O Les divers points ici rappelés se rapportent aux délibérations prises en Assemblées de Ville, les 1 o et i4 mars précédent, art. 42-45 ci-dessus.
|
||||
|
|
||||